Quelle valorisation touristique pour les métiers d’art ?

Un métier d’art peut être appréhendé au moyen de deux critères essentiels : - un savoir-faire manuel d’excellence, appliqué à un matériau et issu de pratiques traditionnelles dont la maîtrise exige un long temps d’apprentissage ; - un objet utilitaire (ou une prestation) à fort contenu esthétique, unique ou produit en petite série. 

Trois grands ensembles de métiers peuvent être distingués : les métiers de la création (qui permettent la conception ou la réalisation d’objets d’art originaux), les métiers de la tradition (qui visent la réalisation, à partir de modèles et techniques hérités du passé, d’objets d’art traditionnels) et les métiers de la restauration/conservation (qui s’exercent sur le patrimoine bâti ou mobilier). 

Un professionnel des métiers d’art (PMA) peut être artisan, c’est-à-dire inscrit au Répertoire des Métiers, ou artiste, ressortissant soit de la Maison des Artistes (artiste auteur), soit de l’URSSAF (travailleur indépendant).

Les métiers d’art constituent un secteur fragile, à la problématique multiple

En tout premier lieu, il convient de considérer que les caractéristiques même de l’offre constituent des causes de difficultés structurelles : atomisation, isolement des entreprises, difficulté à se regrouper et insuffisante organisation de l’offre (il n’existe pas de réseaux de commercialisation structurés pour les produits des entreprises de métiers d’art). Globalement, les PMA éprouvent de grandes difficultés à se mettre en phase avec le marché et à donner une visibilité suffisante à leur offre. Ou alors faut-il la coupler avec une des grandes tendances du voyage aujourd’hui comme le tourisme expérimental par exemple A ces difficultés s’en ajoutent d’autres, dont principalement : une difficulté des PMA à concilier toutes les dimensions de leur activité : conception, production, promotion, commercialisation et administration une insuffisante demande, qui a pour cause principale une méconnaissance des métiers d’art par le grand public.

Comment valoriser les métiers d’art ?

Toutefois, entre économie, tourisme et culture, les stratégies mises en œuvre apparaissent souvent assez peu lisibles. Pire, la définition et la mise en œuvre d’un projet capable de répondre simultanément aux besoins de la collectivité locale et des professionnels peuvent s’avérer complexes et incertaines. Une mise en scène du territoire touristique est alors nécessaire mais difficile. 

De nombreuses démarches montrent que la valorisation des métiers d’art d’un territoire auprès des habitants et des touristes est utile, mais insuffisante (sauf exception) pour permettre aux professionnels de réaliser des chiffres d’affaires satisfaisants. Les lieux destinés à la promotion ou à la vente des réalisations des PMA, qu’ils soient temporaires (foires, salons, expositions,…) ou permanents (boutiques, vitrines collectives, maisons des métiers d’art,…), doivent donc être envisagés comme des instruments permettant de faire rencontrer les entreprises d’un territoire, en vue d’échanges qui, accompagnés par un agent de développement, pourront aboutir sur un véritable projet collectif : l’enjeu est d’aider les professionnels à mutualiser leurs besoins et à trouver des réponses communes. 

A cet égard, il importe de ne pas perdre de vue que, plus le savoir-faire d’un PMA est pointu et plus sa production vise l’excellence, moins sont grandes ses chances de débouchés sur place. Il peut donc attendre d’une dynamique collective des opportunités en faveur de la recherche de débouchés à l’extérieur du territoire : communication collective (site Internet, plaquette,…), aide à la participation à des salons, sensibilisation de prescripteurs ou d’acheteurs, etc. En tout état de cause, il apparaît en général plus pertinent de créer des dynamiques collectives pour aider les professionnels à promouvoir leurs produits là où se situent leurs marchés (souvent en milieu urbain, voire à l’étranger) que de les encourager à adapter leur offre à la demande touristique locale .

Cependant, parce qu’il ne peut être nié que la clientèle urbaine vient de plus en plus en milieu rural (courts séjours touristiques, résidences secondaires,…), des concepts tels que ceux fondant les « Boutiques Métiers d’Art » ou le réseau des Maisons de Produits de Pays des Alpes de Haute-Provence peuvent s’avérer adaptés à la préoccupation de valoriser en circuits courts les productions artisanales locales.




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